Six disques de Jazz pour appréhender cette musique - épisode 2 - 1961 : The Blues and the abstract Truth, Oliver Nelson

1961 : The Blues and the abstract Truth, Oliver Nelson

1961 : The Blues and the abstract Truth, Oliver Nelson

En 1961, le saxophoniste et arrangeur Oliver Nelson sort son chef d’oeuvre The Blues and the abstract Truth. Le principe du disque est simple : il s’agit de 6 variations musicales autour d’une des structures harmoniques la plus simple qui soit : le blues.

Seulement voilà, Miles Davis est déjà passé par là deux ans plus tôt avec son Kind of Blue. Freddie Freeloader était déjà un blues modifié (au sens mode-ifié !) tandis que All Blues était un blues simplifié mais qui donnait une grande liberté à l’interprête. Pourtant, les deux morceaux sont très différents et il reste encore des voies à explorer. C’est ce que propose de faire Oliver Nelson sur ce disque.

Les musiciens sont encore une fois des pointures qui ont pour certains participé à l’enregistrement de Kind of Blue, la crème des musiciens de cette époque :

  • Oliver Nelson — saxophone alto, saxophone ténor et arrangements
  • Eric Dolphy — flûte, saxophone alto
  • George Barrow — saxophone baryton
  • Freddie Hubbard — trompette
  • Bill Evans — piano
  • Paul Chambers — basse
  • Roy Haynes — batterie

Les arrangements sont d’une grande finesse, les articulations entre les différentes parties sont limpides, le son est clair et l’homogénéité de l’ensemble est renversante.

Le disque varié et surprennant. Le thème qui ouvre l’album est devenu un standard : il s’agit de Stolen Moments, douceur des timbres, intelligence des improvisations, reconnaissable entre 1000 dès la première mesure. Le morceau qui suit (Hoe Down) entre en contraste complet avec le premier : tout en énergie (avec une superbe intro sur 2 notes !). Encore une fois, le timbre est très particulier (et d’ailleurs ces 2 morceaux servent de jingle à TSF, une radio jazz à Paris), le thème entraînant, les musiciens sans cesse inventifs, toujours au service du morceau : de la grande maîtrise ! Le reste du disque est à l’avenant, rien à jeter (même si les morceaux les plus marquants sont sans conteste les deux premiers).

Encore un disque indispensable pour découvrir le jazz, à cheval entre blues (mais ce n’est pas un disque de blues !), Be Bop et jazz modal. Un disque qui inaugure les années 60 de manière magistrale, décénie majeure pour la musique en général, pour le jazz en particulier.

Oliver Nelson en pleine action

Oliver Nelson en pleine action

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